La Médaille Cristal collectif 2025 du CNRS décernée aux personnels de l’Institut d’Études Scientifiques de Cargèse (CNRS – Université de Corse – Université Côte d’Azur) !
Le CNRS a attribué la Médaille Cristal Collectif 2025 à l’équipe projet « Jardins de la physique 2.0 », rassemblant l’Institut d'Études Scientifiques de Cargèse (IESC) et l’École de Physique des Houches en Haute-Savoie.
Ces sites historiques, hauts-lieux de la physique, accueillent chaque année plusieurs rencontres scientifique internationales. Leur mission est essentielle pour la recherche fondamentale, favorisant l'échange d'idées entre chercheurs de toutes générations et de tous horizons, dans des cadres idylliques.
Aujourd’hui, cette excellence collective est saluée par la Médaille Cristal collectif du CNRS, une distinction qui consacre l’engagement, la créativité et le sens du service des personnels au service de la communauté scientifique internationale.
Les personnels de l'Institut d'Études Scientifiques de Cargèse (IESC), lauréats de la Médaille Cristal collectif 2025 du CNRS :
- Claudine Conforto
- Vittoria Conforto
- Dominique Donzella
- Nathalie Giudicelli
- Angeliki Oikonomou
- Mohamed Chahdi
- Dalila Klai
- Jesus Salgado-Blanco
Depuis plus de soixante ans, l’École de Physique des Houches (Haute-Savoie) et l’Institut d’Études Scientifiques de Cargèse (Corse-du-Sud) sont mondialement reconnus pour l’excellence de leur programmation, avec plus d’une centaine de prix Nobel accueillis. Acteurs majeurs de la formation scientifique et de l’émergence de nouvelles communautés de recherche, ils ont su se réinventer dans le contexte difficile de la crise sanitaire. Dès 2020, leurs équipes techniques et administratives se sont mobilisées pour garantir la continuité des échanges : mise en place de formats hybrides mêlant présentiel et diffusion à distance, accès en ligne à certaines sessions, adaptation logistique des infrastructures aux contraintes sanitaires, refonte des modalités d’accueil. Ces efforts ont ouvert la voie à une transformation plus profonde, intégrant pleinement les principes de la science ouverte, du dialogue avec la société et de la transition écologique et énergétique. Ainsi, ces deux sites surnommés les « Jardins de la Physique » incarnent à la fois la mémoire vive et l’avenir de la diffusion du savoir scientifique.
Des montagnes de Haute-Savoie au littoral corse, les Jardins de la Physique cultivent depuis plus de soixante ans un même art du dialogue scientifique, à la fois exigeant et fécond. Aux Houches comme à Cargèse, on y vient pour apprendre, échanger, découvrir et parfois redessiner les contours d’une thématique de recherche en physique, ou dans d’autres domaines.
Aux Houches, l’épreuve du Covid-19 interrompt brutalement cette tradition de l’échange entre chercheurs chevronnés et débutants. Mais dès que possible, les lieux rouvrent avec un dispositif inédit : « L’enjeu, c’était de sortir les jeunes chercheurs de leur isolement dont ils souffraient beaucoup », raconte Elsa Glasson, directrice administrative du site. Le succès de l’opération « Oxyjeunes » en avril 2021 et la mise en place de jauges réduites, de services repensés et d’équipements adaptés permettent de relancer les échanges dans des conditions nouvelles. Cargèse suit le même chemin, avec une première session post-Covid organisée… sous un barnum en plein air pour fêter les « 60+1 » ans du site. « C’était magique, les gens avaient vraiment besoin de se retrouver », se souvient Nathalie Giudicelli, secrétaire générale du centre Corse.
Au-delà de l’urgence sanitaire, les deux équipes ont engagé une transformation de fond vers une plus grande sobriété énergétique. À Cargèse, l’eau chaude est fournie par des panneaux solaires, l’eau de lavage des légumes sert à nettoyer les véhicules (électriques)... Aux Houches, des chaudières à granulés ont été installées, des vélos électriques mis à disposition, et un petit poulailler recycle les déchets organiques. « Nos efforts portent aussi sur la restauration, avec un menu végétarien par jour », souligne Elsa Glasson.
Cette exigence ne s’arrête pas aux murs de ces institutions. Ouverts au public, les Jardins organisent conférences estivales, concerts, rencontres avec des journalistes ou des élus.
Depuis peu, les deux équipes coopèrent davantage : visites croisées, échanges de bonnes pratiques, réflexions communes. « On tient à garder notre identité, mais on s’inspire aussi beaucoup les uns des autres », conclut Nathalie Giudicelli. C’est aussi cela, le secret des Jardins de la Physique : un enracinement fort, mais toujours prêt à bourgeonner.
À l’écart du monde, loin des laboratoires, en contact avec la nature, des savants réputés du monde entier viennent enseigner les grands sujets de la physique et partager les dernières avancées avec de nombreux élèves. Ces hauts-lieux sont propices à la méditation et procurent autant d’opportunités de rencontres et d’échanges. La liberté de pensée qui y règne permet d’explorer de nouvelles pistes pour la physique de demain. Car les grandes découvertes surviennent rarement comme des illuminations : elles résultent plutôt de lentes maturations, accompagnées de travail acharné et de discussions suivies.
De tels lieux existent depuis les années 1950 en France : l’Institut d’Études Scientifiques de Cargèse, en Corse, et l’École de Physique des Houches, dans les Alpes, sont nés de l’ambition de porter au plus haut niveau la physique française, en rassemblant des scientifiques de toutes générations et de tout horizon.
Sous la cotutelle du CNRS, de l’Université de Corse et d’Université Côte d’Azur, l’IESC a pour mission principale d'accueillir, tout au long de l'année, des rencontres scientifiques de très haut niveau, dans un environnement géographique exceptionnel, un cadre humain remarquable et un environnement de travail idéal. Environ trente rencontres s’y déroulent chaque année, accueillant 2000 participants venus du monde entier. Ces manifestations scientifiques internationales ont souvent été à l’origine de découvertes majeures en physique et disciplines proches.
En 2022, l’Institut a reçu la distinction de « site historique » de la Société européenne de physique. Ce label récompense des lieux ayant contribué de manière significative au développement et à l'histoire de la physique, préférentiellement en Europe.
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Donzella DOMINIQUE, IES Cargèse
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